Net repli du prix des céréales sur une semaine

De part et d’autre de l’Atlantique, les cours des céréales ont nettement reflué : ceux du blé ont ainsi perdu tous les gains de la semaine précédente, se rapprochant à nouveau de la barre symbolique des 200 euros la tonne sur l’échéance la plus rapprochée (septembre) sur Euronext.

De bonnes conditions de culture aux États-Unis

« Pour l’essentiel, les conditions restent généralement bonnes pour les cultures américaines, a indiqué Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale. Nous attendons une transition météorologique [du printemps vers l’été], qui ne s’est pas encore produite. La semaine dernière, la plupart des régions du Midwest ont connu des précipitations supérieures à la normale. »

Dans les plaines du nord de l’Europe, le manque de pluie entretient l’inquiétude mais la période n’est pas encore critique pour les cultures, selon les analystes. Les regards sont en revanche tournés vers la mer Noire, où les rumeurs d’une redoutable vague de chaleur ont fait décoller les prix la semaine dernière, pour mieux les voir retomber ces derniers jours.

« Le prix de notre blé à l’exportation est monté de 15 dollars en deux jours, perdant la compétitivité durement acquise les semaines précédentes. Dans le même temps, les blés russes, ukrainiens ou roumains ont continué à voir leurs prix baisser », a rapporté Maxence Devillers, analyste chez Argus Media France.

« Il fait finalement moins chaud et sec que prévu, a ajouté Maxence Devillers. Du coup, depuis une semaine, le marché corrige et efface cette hausse qui était exagérée, car les fondamentaux des cultures restaient les mêmes. » Le blé a entraîné le maïs sur le marché européen, où la tonne est passée en sept jours de 207 à 197 € pour une livraison en juin. Les prix de la nouvelle récolte (en septembre) résistent mieux, à près de 200 €/t.

Aux États-Unis aussi, « le maïs est un suiveur […] coincé entre le blé et le soja et n’a pas vraiment de bonnes nouvelles (pour les prix) à offrir », dans un contexte de demande américaine robuste et alors que les ventes à l’exportation restent importantes, a résumé Arlan Suderman, de la plateforme de courtage StoneX Financial.

Le colza sous surveillance en Ukraine

Les oléagineux évoluent quant à eux en ordre dispersé, le soja américain en hausse et le colza européen en baisse. En attendant de voir l’évolution de la demande chinoise, les opérateurs américains surveillent un possible soutien au biodiesel par le gouvernement. « Cela apporte un soutien au secteur du soja parce que les investisseurs anticipent un résultat positif, de sorte que les fonds veulent maintenir leur position », explique Arlan Suderman.

En revanche, du côté européen, le prix du colza tendait à refluer, s’échangeant sous les 483 €/t sur l’échéance d’août sur Euronext. La graine oléagineuse est entraînée par le net repli des cours du canola canadien et celui de l’huile de palme à la Bourse de Kuala Lumpur.

Pourtant, pour Maxence Devillers, « les perspectives restent tendues pour le colza, avec des craintes sur la production en Ukraine. Il y a eu successivement des gelées tardives qui ont détruit des fleurs de colza, puis un temps trop sec qui entrave le remplissage des siliques (gousses). » La météo sera également à suivre en Australie, où le canola sera récolté à l’automne.